Les éruptions cutanées sont un motif très fréquent de consultation, représentant jusqu’à 20 % des motifs en pédiatrie (HAS, 2013), et un défi quotidien dans la pratique médicale. Parmi elles, les réactions allergiques et les infections virales dominent nettement. Savoir les différencier conditionne la prise en charge, limite l’errance diagnostique et, parfois, évite des complications sévères (choc anaphylactique, complications infectieuses, prescription inappropriée d’antibiotiques, etc.).
La consultation débute par un recueil ciblé des antécédents et la chronologie :
| Type de lésion | Allergique | Virale |
|---|---|---|
| Morphologie | Urticaire (papule oedémateuse, fugace), érythème, œdème de Quincke, prurit +++ | Maculopapuleux, parfois vésiculeux (varicelle), purpurique (parvovirus B19), distribution souvent caractéristique, prurit variable |
| Symétrie | Souvent symétrique, généralisée | Symétrique, parfois début localisé puis généralisation |
| Evolution | Brutale, régressive rapidement à l’éviction | Evolution en phase avec les symptômes systémique, parfois prolongée |
| Atteinte des muqueuses | Possible (syndrome de Stevens-Johnson, urticaire aigu), grave si bulleuse | Moins fréquent, sauf dans certains virus (herpangine, rougeole) |
| Autres symptômes | Œdèmes, choc, hypotension (urgence allergique !) | Fièvre +, syndrome grippal, conjonctivite possible |
Une atteinte systémique associée à une éruption cutanée évoque souvent l’infection virale mais doit systématiquement faire rechercher des signes de gravité allergiques : dyspnée, signes de choc, troubles de la conscience. Les chocs anaphylactiques sont rares (de l’ordre de 0,05 % des réactions allergiques médicamenteuses selon EMA), mais l’incidence des réactions cutanées médicamenteuses peut atteindre 3–5 % en population générale sous certains antibiotiques (HAS, 2019).
En pratique, moins de 10 % des exanthèmes en ville justifient un examen complémentaire (Société Française de Dermatologie, 2018).
Utiliser les bases de données d’images médicales pour se familiariser avec des présentations atypiques.
Pour approfondir, consulter : Société Française de Dermatologie, HAS, DermNet.