La prise en charge des douleurs abdominales aiguës représente un défi clinique fréquent en médecine d’urgence et en médecine générale. Près de 10 % des passages aux urgences concernent ce motif, toutes tranches d’âge confondues (Source : SAMU-Urgences de France, 2022). Derrière ces douleurs, des étiologies multiples : de la simple gastro-entérite à des urgences vitales telles que l’appendicite, la péritonite, ou encore l’anévrisme de l’aorte abdominale rompu.
Dans ce contexte, la rapidité et la pertinence du diagnostic sont fondamentales pour guider les prises de décision et optimiser le pronostic. Les avancées de l’imagerie, notamment du scanner (tomodensitométrie, TDM), ont profondément transformé la stratégie diagnostique, mais leur place doit rester adaptée, raisonnée et basée sur les preuves.
La tomodensitométrie a vu son champ d’application considérablement élargi ces 20 dernières années : jusqu’à 70 % des scanners abdominaux sont aujourd’hui demandés dans le contexte de douleurs aiguës (JAMA, 2019).
Le scanner abdominal s’est imposé grâce à son apport majeur en termes de certitude et de rapidité diagnostique. Il n’en reste pas moins qu’une réflexion sur l’optimisation des indications, la personnalisation des protocoles, et la valorisation de l’alternative échographique reste primordiale, au service du patient. Les progrès technologiques, tout comme les outils d’aide à la décision clinique, devraient permettre une utilisation plus ciblée et encore plus efficace, dans le respect du principe essentiel : le bon examen, au bon patient, au bon moment.
Pour approfondir, consulter par exemple : HAS, RadiologyInfo (RSNA), et les recommandations du American College of Radiology.