L’essor de l’imagerie médicale propose aujourd’hui un éventail impressionnant d’outils : scanner, IRM, échographie… Pourtant, la radiographie standard reste, dans de nombreux cas, la première étape logique en cas de suspicion de fracture. Ce choix n’est pas anodin ni dépassé : il s’appuie sur des critères précis et une littérature abondante. Identifier ces situations permet de gagner en efficacité et en pertinence dans la démarche diagnostique.
La radiographie conventionnelle est, dans le monde, l’examen d’imagerie le plus couramment réalisé pour explorer une suspicion de fracture osseuse (NEJM, 2017). Plusieurs arguments justifient sa prédominance :
Ces atouts expliquent pourquoi les recommandations internationales continuent de placer la radiographie comme examen initial (Society of Skeletal Radiology, guidelines 2023).
Privilégier la radiographie standard ne relève pas seulement de la tradition : il s’agit d’une démarche raisonnée, visant à optimiser la prise en charge immédiate et à éviter des examens coûteux ou inutiles. Plusieurs cadres doivent être envisagés :
| Région | Indication principale | Sensibilité radiographie (%) |
|---|---|---|
| Poignet (Colles, Smith) | Déformation, douleur vive, impotence | 95 |
| Cheville/pied (règles Ottawa) | Douleur osseuse, appui impossible | 90 |
| Hanche | Chute, rotation externe, raccourcissement | 88 |
| Enfant – radius distal | Déformation, gonflement | 92 |
| Vertèbres | Douleur localisée post-traumatique | 85-90 |
La radiographie standard reste référente, mais ne détecte pas certaines situations, en particulier :
Quand passer à l’imagerie avancée ?
L’IRM reste l’examen le plus sensible dans ces contextes.
La radiographie standard est loin de se résumer à une solution de facilité ou à un archaïsme. Encore aujourd’hui, elle représente une des armes diagnostiques les plus pertinentes, pourvu qu’elle soit bien utilisée et contextualisée. Savoir l’intégrer aux critères cliniques validés, reconnaître ses limites et recourir sans délai à l’imagerie avancée en cas de doute sont autant de gages d’une prise en charge rapide et sécurisée.
Rappelons que l’essentiel reste toujours d’ajuster chaque ligne de conduite au contexte clinique, aux ressources disponibles et à l’état du patient. À l’heure de l’imagerie high-tech, la radiographie standard conserve toute sa place dans l’algorithme diagnostique moderne.